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Le travail, c'est la santé !
Le travail, c'est la santé !
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21 décembre 2009

Lundi 30 juillet 2007

Voui, voui, on sait dire non, c’est ça qui fait qu’on se retrouve en plein dans la ligne de mire. Et aussi qu’on a vite fait de nous coller l’étiquette de super emmerdeuses ou super emmerdeurs, c’est tellement plus facile...

Quant à la lâcheté et à la non-assistance à personne en danger, je dirais qu’elles sont constitutives du harcèlement moral. Ça s’appelle hurler avec les loups et ça fait partie de l’instinct grégaire. Personne ne peut supporter d’être mis à l’écart et il faut parfois en payer le prix.

Il ne faut pas non plus oublier que les harceleurs mènent en parallèle de leurs agissements de déstabilisation une campagne d’intox, et tout le monde se dit « Il n’y a pas de fumée sans feu ». Vous connaissez le principe, ça fait le lit de toutes les rumeurs et de tous les ragots.

En outre, ces personnes font peur et je comprends qu’on n’ait pas très envie de se les mettre à dos : elles fonctionnent dans un monde hostile où soit elles arrivent à asservir ceux qui les entourent, soit elles n’y parviennent pas et alors, elles partent en guerre pour les détruire.

La solution, ce serait vraiment que tout le monde prenne conscience de ce problème et que l’encadrement soit formé pour y faire face. C’est-à-dire fasse respecter la loi à l’intérieur de l’entreprise.

Certains quartiers « difficiles » sont appelés « zones de non-droit » et tout le monde s’en effraie. Mais certaines entreprises ne valent guère mieux et ça ne fait pas tant parler dans les chaumières...

Ou alors, on voit à la télé les témoignages de pauvres harcelés tout démolis sans que leur parole souvent douloureuse soit assortie d’une analyse sérieuse sur la question, tenants aboutissants, etc., juste ces témoignages qui font un peu mal mais qui ne font pas avancer le schmilblic...

[plus tard, le même jour]

Well, well, well, je dois rencontrer demain matin une de mes « gentilles » collègues. Ça me fait rire d’avance : elle va sans doute essayer de me couvrir de confiture et de guimauve bien sucrée pour que les mouches s’y mettent...

Elle est très très gentille.

Elle avait même parlé de faire appel au droit de retrait pour faire bouger les choses et puis d’un seul coup, pouf ! toute dégonflée, qu’elle a été.

Et même, elle trouvait que j’en rajoutais un peu, limite si elle n’a pas appelé les urgences psychiatriques pour leur causer de mon problèèèèèèème.

Et quand il a fallu me soutenir, c’est-à-dire, entre autres, accepter de monter au feu à ma place de temps en temps en prenant les horaires pourris avec les sales cons (elle est en CDI, je suis en CDD, je rappelle), elle s’est défaussée bien gentiment en évoquant des trucs à la con genre la préséance, son ancienneté, son confort personnel.

Bref, on est en crise, mais on va faire comme si de rien n’était et on va laisser la chtarbée se débrouiller et lui dire en même temps qu’il faut qu’elle se calme. Air connu.

L’autre truc qui prouve qu’elle commence à déjanter grave : quand elle m’a proposé le RV, elle a précisé qu’elle ne voulait pas qu’on se parle par téléphone ou par mail.

Les envahisseurs sont parmi nous et faut se méfier, ils ont branché ton téléphone sur écoute et mis un micro dans ton oreille interne !

D’un autre côté, tout le monde sait que je commence à monter un dossier, alors peut-être qu’elle a peur de voir son nom y apparaître...

Sans compter que c’est sûr qu’à force de se faire démolir l’intérieur du crâne par les trois sales cons, elle a dû finir par y laisser des plumes...

[plus tard, le même jour]

Lors de ma sortie quotidienne de trois heures (je ne suis pas un numéro, je suis une femme libre, grrrrrrrrr), j’ai rencontré en ville un collègue qui ne fait pas partie du service dans lequel je travaillais mais avec lequel j’avais des rapports de boulot très agréables. On avait même sympathisé.

On a bu un café et discuté un peu et ça m’a fait du bien de me rendre compte que j’étais somme toute normale comme fille, capable d’avoir des rapports normaux avec des gens agréables, marrants et intéressants, y compris dans le monde de le travail.

Il était désolé pour moi que ça se passe comme ça, et surtout, je pense que ce n’est pas le genre à ne pas en causer autour de lui, alors, ils vont avoir droit à une bonne publicité gratuite, les trois sales cons... Gniârk gniârk !

J’ai lu je ne sais plus trop où qu’il ne fallait pas cracher sur ce genre de petites victoires, que ça restaurait l’estime de soi que les sales cons avaient tenté de mettre en vrac et tout le bazar, alors je ne vais pas m’en priver.

Mon collègue avait l’air de penser qu’on se reverrait à un moment ou à un autre dans l’entreprise. Je préfère ne pas trop me bercer d’illusions mais je ne lui ai pas fait part de mes gros doutes sur la question.

///

N’empêche, j’en arrive à me demander s’il n’y a pas quelque chose de pourri au royaume du travail : apparemment les CDD et les intérimaires sont vraiment traités comme des chiens par les gens qui sont en CDI et là, je pose la question : en quoi une personne en statut précaire peut-elle mettre en danger des personnes qui ont un emploi stable et leurs petites habitudes bien ancrées ?

Dans certaines des boîtes que j’ai connues, l’ancienneté confère un statut occulte à certaines personnes, qui viennent pratiquement travailler en chaussons, sont persuadées qu’elles sont irremplaçables. Tout juste si elles n’essaient pas se faire croire et de faire croire à tout le monde que ce sont elles qui dirigent la boîte...

C’est sûr que voir arriver des têtes nouvelles, ça peut ficher la trouille... Mais tout de même, de là à en arriver à se comporter comme des sales cons, il y a de la marge...

Ouaip.

Toujours l’histoire des rats soumis au stress et qui se couvrent d’eczéma en se fritant les uns les autres ou une dimension plus inquiétante : « Je cogne sur plus faible que moi pour me défouler et l’éjecter, le pourrir et conserver ma précieuse place. Pas envie de me retrouver dehors, dans le froid, à devoir me remettre en question et chercher du boulot... » ?

C’est vrai qu’on finit par douter un peu de l’espèce humaine et par se demander si Alain Souchon, qui chante qu’on est des foules sentimentales, la la la, il serait pas en train de se raconter des mirages pour se faire plaisir dans sa salle de bains... 

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