Jeudi 14 décembre 2006
Un
peu de douceur dans un monde de brutes
Hier soir, comme je
suis rentrée toute flapie et contusionnée moralement, mon mari m’a acheté une
boîte de chocolats. Heureusement qu’il est là, même si tout cela doit commencer
à vraiment le fatiguer...
Sinon, je ne l’ai
pas fait exprès, mais craquer un bon coup, ça ouvre des perspectives. D’abord,
je me suis sentie soulagée ce matin. Montrer à quel point tout cela me mine, ce
n’est pas une mauvaise chose. Depuis mon retour, tout le monde fait comme s’il
ne s’était rien passé (alors que la Chef m’a envoyé son scud de rentrée porte
ouverte et que je lui ai vertement répondu mêmement).
Et puis, ce matin, j’ai pu expliquer au petit jeune qui me grouillotte que ce n’était pas très facile pour moi, tout ça, la situation, le contexte... Du coup, la secrétaire du chef de service (lequel joue très bien The Invisible Man, il faut le reconnaître), est venue ce soir me demander en riant si j’étais prête à réattaquer une pile de boulot chiant.
Je lui ai répondu sur le même ton
que j’allais avaler une tonne de Prozac et ensuite, elle allait voir comment j’allais
dépoter grave. Ce n’est pas plus mal que tout le monde sache que je ne suis pas
particulièrement partante pour faire de la saisie et du phoning tout le reste
de ma vie.
Je n’ai rien contre ces boulots, j’en ai fait des pires, si on va
par là. Juste, en les faisant, je pique le travail de quelqu’un d’autre, je
suis surpayée pour les faire, et fuck ! c’est vraiment méga chiant et en plus, je n’ai pas été embauchée pour
faire ce type de boulot, mais le boulot pour lequel j’ai été formée, dans
lequel j’ai de l’expérience et que je sais faire.
Ouais, comme ça les
choses sont claires : soit ils me trouvent trop pénible à gérer et ils me
foutent à la porte (pas sûr que je me laisse faire sans renâcler un peu), soit
ils me donnent à faire des trucs dans mes cordes.
Déjà, rien que le
fait que quelqu’un me parle, admette que je n’ai pas vraiment le profil pour le
poste que j’occupe, ça m’a fait du bien.
Quant aux deux
galinettes, pareil, ça allait mieux aujourd’hui. Il faut dire qu’elles ont nettement
moins gloussé. Et puis, mes voisins d’open
space ont été un peu plus cools, ce qui
est aussi une bonne chose, marre de bosser dans une ambiance de daube.
Cela dit, je me
méfie de tout le monde tout en me disant « Si on me demande ce qui se
passe, je réponds franchement, je décris la situation ». Je n’ai rien à
cacher, ce n’est pas honteux, et ça fait du bien d’allumer des contre-feux
(expression qu’avait utilisée l’homéopathe que je suis allée voir pendant mon arrêt
maladie).