Vendredi 11 mai 2007

X.,

Le mieux, je pense, c’est que tu signales tout simplement les faits le plus objectivement possible et que tu demandes un rendez-vous afin d’évoquer ces problèmes avec ta hiérarchie.

Le harcèlement moral est un délit et ta hiérarchie est censée t’en protéger selon la loi.

Dans un premier temps, tu peux la jouer tranquille, juste tu signales les problèmes, sans sortir l’artillerie lourde, si tu n’es pas trop mal (parfois, il faut malheureusement taper très fort car on est très très mal et qu’il faut sortir très vite d’une situation intenable).
Bon courage !

[Plus tard, le même jour]

J’ai revu hier soir mon ancien collègue que ces sales cons ont forcé à démissionner après lui avoir pourri la vie pendant presque deux ans (chose que j’ignorais totalement).

Il va mieux, mais il est trop gentil, il ne veut impliquer personne de cette boîte de nazes...

En attendant, c’est lui qui se retrouve dans la galère parce qu’il ne touche pas les Assedic...

On a discuté un peu, ça m’a fait du bien de voir qu’il allait mieux et ça m’a permis de prendre conscience que j’allais nettement mieux aussi.

Il est resté en contact avec certains de ses anciens collègues et tout le monde (maintenant que les bombes sont tombées...) lui demande comment il a fait pour tenir aussi longtemps...

Elle est bien bonne !

Tout le monde connaissait donc le caractère « difficile » de sa chef (une autre terreur de bac à sable, ça pullule dans cette boîte) et personne ne lui a rien dit ni n’a rien fait pour l’aider... Et maintenant, ils viennent la gueule enfarinée...

Enfin bon, mieux vaut ne rien dire...

En fait, lorsque j’ai discuté avec des ex-collègues d’autres services de mon ex-boîte, j’ai découvert que le harcèlement concernait tous les services et la DG m’avait même, sur le ton de la plaisanterie, ah ah !, indiqué que je ne savais pas combien l’ambiance était nulle dans certains services...

Ouais, bien sûr, ça console vach’ment...

En attendant, c’est sa responsabilité qui est engagée, et je me demande comment elle fait pour dormir sur ses deux petites oreilles.

Je me demande aussi si elle a la moindre idée des implications légales et pénales pour elle et j’avoue que j’en doute sérieusement.

D’après mon ex-collègue, elle lui aurait carrément dit, alors qu’il s’était défoncé comme un malade au boulot, que c’était un gros feignant qui profitait de la Sécu pour se la couler douce, alors qu’il a eu un arrêt maladie long suite à des ennuis de santé très sévères, à ce qu’il m’a dit.

Je comprends mieux pourquoi le médecin du travail m’a écoutée lorsque je l’ai sollicité : ça faisait quand même deux cas en moins d’un an, ça commence à faire groupe...

Et la DP, lorsque je l’avais contactée pour lui dire que j’avais des problèmes, m’avait dit que lorsqu’elle avait eu un cancer, on lui avait reproché, en haut lieu, d’être moins rapide et moins efficace... Je vous dis, des sales cons pareils, on n’en voit pas tous les jours ! Ils vont tous les faire crever, à force de leur presser le citron.

C’est le type même de boîte où le harcèlement moral est une conséquence directe de conditions de travail désastreuses (charge de travail énorme, salaires bof bof), de l’inexistence ou de la nullité de l’encadrement et d’un mépris affiché pour les salariés.

Z’avez entendu parler de l’histoire des rats stressés et eczémateux qui se battent comme des chiffonniers parce qu’on les fait vivre dans des conditions intolérables ? Voilà, c’est exactement ça !