Mercredi 13 septembre 2006
Pétée
de rire !
La Poutrelle
voulait que j’aille déjeuner avec elle, entre midi et deux, au boulot.
J’ai préféré
refuser, je n’avais pas envie qu’elle essaie ses muscles masticatoires sur ma
chair fraîche.
Osée, quand même,
je dois reconnaître, la Poutrelle, culottée, même !
Sacrée Poutrelle,
elle est tellement drôle en même temps ! Elle a insisté un peu, genre « Viens,
j’aimerais te montrer les rouleaux japonais qu’ils servent au resto d’à côté ».
Elle ne doute de
rien, cette sympathique créature, et semble persuadée qu’elle a inventé la cuisine
japonaise et que nul autre au monde avant elle n’y a jamais goûté...
J’ai prétexté des
ennuis gastriques et refusé la si gentille et généreuse invitation.
En fait, j’adore
faire la faux-cul ! C’est un plaisir que je ne connaissais pas du
tout, toujours à rentrer dans le lard des emmerdeurs, à faire ma moue
renfrognée et à tiquer d’énervement devant les contrariants que la vie met sur
notre chemin.
La Poutrelle passe
son temps à taper le plafond avec l’élastique avec sa grosse tête, ça fait
plein de bruits un peu écœurants, et le pire c’est qu’elle ne s’en rend pas
compte.
Affligeant pour les
yeux, franchement peu ragoûtant pour les oreilles... On se demande avec
inquiétude combien de temps ça va durer...
Mais il y en a qui
l’encouragent, aussi !!! Le boss lui a filé un portable pour travailler
chez elle le ouikende pendant que les feignants feignassent et elle est fière
comme une tripotée de bars tabacs : la Poutrelle aime se sentir
indispensable, overbookée, trop smart de la tête et super affûtée.
La Poutrelle pue du
bec, heureusement que ses oreilles le cachent.
Bonne nouvelle : on va vers l’automne et on va
voir de jolies couleurs nous
exploser à la face dans les arbres
et le ciel descendre
voluptueusement vers nous, et nous envelopper d’un froid de canard propice au
repli en chaussettes au coin d’une cheminée.
Ouais, c’est ça, j’aimerais
vraiment avoir une cheminée, je passerais ma vie devant, moi, à regarder danser
les flammes en bavant un peu, tout ça.
Finalement, je suis
une contemplative, c’est pour ça que j’ai du mal avec toute cette agitation et
tous ces déplacements qu’il faut faire pour aller gagner sa vie (alors qu’on l’a
déjà, comme faisait remarquer très justement Boris Vian).
Mais bon, rentrer
dans un ordre contemplatif, très peu, pour moi : pas assez de sexe !