Lundi 4 décembre 2006
Tripalium
Je rentre, je me
précipite sur ma boîte mail (j’ai envoyé pas mal de candidatures tous azimuts)
et je rédige une lettre de candidature. J’ai la chance inouïe d’avoir du boulot
(c’est quand même n’importe quoi, quand on y pense, qu’on en soit arrivés là,
juste être contents de travailler, si c’est pas la misère...), et tout ce que
je veux, c’est me barrer, la sale blague !
Mais bon, passer
toute la journée à faire un truc débile qui n’a aucun rapport avec votre formation
parce que vous avez été malade à force de trop travailler, je ne sais pas vous,
mais moi, ça me plaît moyen et je ronge mon frein.
Il y a des jours où
ça me fait rire de faire un boulot aussi peu gratifiant pour le salaire que je
touche (raisonnablement, je suis largement surpayée pour la tâche que j’accomplis
journellement).
Il y a des jours où
je fulmine et où je me dis que je vais les coller aux prud’hommes (juste il y a
cette clause suffisamment vague dans mon contrat qui fait qu’on peut me faire
faire à peu près n’importe quoi du moment que ça ne sort pas de mon service).
Il y a des jours où
j’ai des coups de blues dans les gogues.
Il y a des jours où
je fais contre mauvaise fortune bon cœur en me disant que ça ne va pas durer,
qu’ils vont finir pas avoir besoin de mes compétences.
Il y a des jours où
je m’en fous, je viens juste gagner ma croûte.
Il y a des jours où
j’admets in petto que je n’ai pas l’esprit
de ouineur qu’il faudrait.
Il y a des jours où
je trouve cette boîte débile pleine de débiles trop débile.
Et lorsque j’ouvre
enfin mon polar ou mon bouquin dans le bus, je respire. Sans oublier les cours
de dessin, pendant lesquels je me dis que ça vaut le coup de se faire un peu
ch... pour avoir le gros plaisir de dessiner deux heures et demie par semaine.