Samedi 20 janvier 2007
Semaine
plus paisible
J’ai contacté la
médecine du travail et j’ai un RV cette semaine.
C’est marrant,
toutes les personnes à qui je parle des agissements de la Chef disent que ça ne
les étonne qu’à moitié...
Je vais rédiger un
petit topo (avec dates et les faits que j’ai pu relever, en matière de harcèlement,
il faut se raccrocher à tous les éléments dont on dispose, tant on est dans le
domaine du sournois et du rampant).
Ça va un peu mieux,
question moral, surtout depuis que je ne fais plus aucun effort à l’égard de
mes gentils collègues. Je trouve que depuis septembre, j’ai été conciliante,
que j’ai fait profil bas (il faut faire profil bas quand on revient de congé
maladie, c’est assez naze, mais c’est comme ça). Maintenant, je m’en fous, de
recueillir ou pas leur approbation, et je dirais même plus, que le pul leur
quèle.
Une de mes
collègues (une nana qui est dans la boîte depuis quatorze ans quand même, ça
laisse songeur) à qui je disais que je commençais un peu à craquer m’a donc dit
que ça ne l’étonnait qu’à moitié (air connu). Elle m’a conseillé de faire le
vide, de serrer les dents. Elle a ajouté que deux personnes avaient connu les
mêmes difficultés que moi mais que personne ne s’était jamais plaint. En gros :
il ne faut pas briser la loi du silence et je suis une balance.
Une des personnes
qui a été harcelée par la Chef est encore dans la boîte et il se trouve que c’est...
ma chef actuelle.
C’est vrai que
lorsque je suis arrivée dans la boîte, la Chef m’en avait dressé un portrait
peu flatteur. Ma chef actuelle, D., était alors en congé maternité. Lorsqu’elle
est revenue, je me suis tenue à l’écart, plutôt sur la défensive. Elle, elle
faisait des efforts dingues pour être sympa, pas toujours couronnés de succès.
La situation entre D. et la Chef a dégénéré au point qu’une fois la Chef s’est
permis devant tout le service de vraiment la pourrir en concluant son attaque
par : « Et tout le monde se demande ce que tu fais vraiment comme
travail. » Personne n’a réagi, nous étions tous estomaqués. On se disait :
« Bataille de chefs, on ne doit pas s’en mêler. » Quand on en a
discuté après, un des garçons a quand même fait remarquer qu’il ne trouvait pas
très normal que le chef en chef n’intervienne pas pour calmer la Chef et la
ramener dans les clous.
Depuis que je
travaille avec D., je constate qu’elle est plutôt sympa. J’ai enfin trouvé
quelqu’un qui m’écoute quand je parle de harcèlement moral, qui ne me demande
pas de serrer les dents (depuis septembre, je vais finir par attraper des
crampes des mâchoires).
Quand j’ai craqué
et demandé à lui parler de ce qui se passait (j’avais tiré la sonnette d’alarme
auprès de la DP et de la DG sans succès), D. a tout de suite compris de quoi je
parlais, forcément. Pour elle, la Chef est une manipulatrice (je peux en
attester, vu la façon dont elle nous a montées contre elle dès notre arrivée).
D. s’est plainte
des agissements de la Chef à sa hiérarchie et il paraît que la Chef a été convoquée
et rappelée à l’ordre. Le harcèlement a cessé juste avant mon retour. Quand j’ai
demandé à D. ce qu’elle pensait de ce brusque revirement, elle m’a répondu :
« Elle a trouvé une autre victime. »