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Le travail, c'est la santé !
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12 octobre 2009

Lundi 15 janvier 2007

Ta mère, elle aurait dû avoir sa ménopause AVANT ta naissance

                               

Aujourd’hui, mon pauvre bicloune a crevé et ça m’a permis de revenir en voiture jusqu’à l’arrêt de bus avec une collègue de boulot sympa (je la voyais plus trop, quand tu te méfies de tout le monde, tu finis par devenir un peu con à force).

Je lui ai un peu beaucoup pleuré sur l’épaule et elle m’a proposé de déjeuner à sa table le midi. Je n’osais pas trop le faire, car elle déjeune avec un mec avec qui je me suis jetée direct quand je suis arrivée dans la boîte et je ne voulais pas m’imposer. Mais elle aussi s’est jetée avec lui et elle dit qu’en fait il est sympa.

En tout cas, ça va me changer un peu des tronches de cake de mon service, avec lesquelles je déjeune en plus le midi, histoire de ne pas faire sécession, de faire joli sur la photo de groupe.

Depuis septembre, retour de mon arrêt maladie, je fais des efforts pour être gentille avec tout le monde dans ce service de cloportes puants (tout en réagissant si on me marche trop fort sur la gueule, quand même), mais là, plus envie.

Je me disais qu’il ne fallait pas que je m’isole un peu plus, mais finalement, rien à foutre de m’isoler, et rien à foutre non plus d’avoir désormais l’air d’être une super méchante qui n’aime pas ses gentils collègues.

Ma gentille collègue a subi elle aussi du harcèlement moral dans son service (cette boîte craint !!!). Elle a morflé un moment puis elle a réussi à réagir.

Mais bon, comment réagir à des attaques qui sont tout sauf frontales sans passer pour une parano grand genre ?

Un exemple ? Ce matin, la Chef répond à quelqu’un qui lui demande au téléphone si ça va « Oui, ça va, sauf la ménopause ».

Comme ça, ça n’a l’air de rien.

Il faut juste savoir que depuis que je suis dans cette boîte, la Chef fait des blagues sur ma ménopause car elle a un petit côté taquin (j’ai dix ans de plus qu’elle, quoique je sois encore assez loin d’être ménopausée), que son bureau est situé de telle sorte et qu’elle parle suffisamment fort pour que j’entende sa réponse. Je suis donc en droit de penser que c’est de moi qu’elle parle.

Oui, sauf que lorsque j’en parle à d’autres gens (mon mari, par exemple, ou la collègue de ce soir), leur première réaction est de me demander si je ne suis pas en train de me monter le bourrichon et c’est tout à fait compréhensible, puisque la Chef mène toutes ses attaques de la même façon.

Je suis allée consulter des sites Internet sur le profil des harceleurs et elle est en plein dedans. Quant à leurs tactiques, évidemment, ça relève rarement du frontal et du franc du collier. Voir fonctionner en live une grande déjantée peut avoir un côté assez instructif.

J’avoue que sur le coup, ça m’a un peu fait rigoler dans ma barbe (yé souis seule, toute seule, alors yé rigole dans ma barbe, si si).

Et puis... Toute la journée, vos sympathiques collègues sont vos sympathiques collègues, il règne une ambiance de daube dans le service, alors vous vous plongez dans le boulot, et le soir, vous rigolez moins.

Heureusement, ce soir, ma collègue sympa m’a fait rigoler, m’a remonté le moral et maintenant, j’ai plutôt envie de me défendre (si je peux, parce que les harceleurs s’arrangent toujours pour que celui qui se défend passe pour l’agresseur alors que eux sont tellement gentils).

Un autre exemple ? À mon retour, la Chef m’a convoquée dans son bureau avec mon ancienne collègue et l’intérimaire qui avait travaillé dans le service pendant mon absence. Naïvement, je pensais qu’il s’agissait de faire le point sur ce qui s’était passé pendant mon absence. Que nenni ! Je me suis pris une poutre direct dans la tête : « Alors comme ça, tu passes sous les ordres du chef en chef ? » J’avoue que j’ai été un peu estomaquée (j’ignorais que je passais sous les ordres du chef en chef et que donc je n’étais plus rattachée à la Chef). Ensuite, la Chef s’est lâchée : mon absence, le fait que je cherchais du travail ailleurs (elle avait soi-disant tapé mon nom sur Internet et serait tombée sur mon nom. En fait, j’avais déposé un CV sur un site spécialisé et j’en avais parlé à ma collègue, qui bien sûr, n’avait pas pu se retenir de le répéter, cette grougne !), bref, elle ne pouvait plus me faire confiance. Moi, j’ai répondu du tac au tac que mon absence était dû à un trop-plein de boulot, que c’était normal de chercher du travail ailleurs, qu’elle-même nous avait dit l’avoir fait (« Oui, mais c’était avant d’avoir constitué MON équipe », a-t-elle répondu, la bave au coin des lèvres et l’œil un peu fou). Que si j’avais été malade, c’est parce que je m’étais défoncée dans mon boulot.

Ma chère collègue essayait d’en remettre une petite couche, alors je lui ai stipulé que je m’adressais à la Chef et pas à elle.

La pauvre intérimaire, qui devait se demander ce qu’elle foutait là, regardait ses pieds avec une très forte envie de disparaître.

Dans une situation pareille, il est normal de se défendre, non ?

Bé non ! La Chef était pas contente, pas contente. Elle griffait son bureau avec ses dents et éructait : « Tu ne me laisses pas parler » et « Tu es dans une humeur ˝revendicaliste˝. ».

J’ai bien aimé le mot mais je lui ai quand même fait remarquer qu’il n’existait pas, pas pu m’en empêcher.

Et rebelote le lendemain matin, convocation, éructation, défense pied à pied de mon point de vue et re bave, re rayage de bureau et re pas contente pas contente.

Depuis, la Chef ne me cherche plus des noises direct dans la tête, ni ma collègue que je suis allée voir quelques jours plus tard pour lui demander de me parler poliment (« Tu déconnes à fond », elle m’a rétorqué).

Et depuis, le service attend, haletant, un dénouement dans le sang.

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