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Le travail, c'est la santé !
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24 octobre 2009

Mardi 10 avril 2007

Je reviens de l’entretien préalable à mon licenciement.
Assez comique, en un sens.
La DG me demande d’abord si je souhaite être assistée.
– Oui. Par Y. (la DP).
– Ah ? Vous l’avez prévenue ?
– Oui, elle est au courant.

La DG, toujours sous le coup de la surprise et un peu agacée (jusqu’ici, on était entre gens de bonne compagnie et de bonne composition), appelle Y. au téléphone pour lui demander de venir nous rejoindre dans son bureau.


– Nous aurions pu lui demander de venir tout à l’heure lorsque nous sommes passées devant son bureau, finit-elle par me dire, sur un ton de reproche, genre « vous compliquez tout ».


Franchement, est-ce que j’étais censée savoir qu’elle n’était même pas au courant que Y. m’assisterait lors de mon entretien ?


Comme nous ne savons pas quoi nous dire en attendant que Y. arrive, elle finit par me demander si je vais mieux. Là, je suis partie à fond de train.

– Vous savez, moi, je vais toujours bien. Il y a juste des circonstances qui font que c’est impossible d’aller bien.

Petit rappel : lors de l’entretien que je lui avais demandé pour lui signaler le harcèlement dont j’étais victime, elle avait mis tout cela sur le compte de « ma faiblesse psychologique et de mon état dépressif ».


Là, la DG le prend mal (je suis décidément une chieuse) :
– Bon, nous allons attendre Y. pour la suite.
– Oui, voilà.

Y. arrive et me fait la bise (ça fait un peu chaud au cœur, parce que la standardiste n’a même pas voulu me la faire, elle, enfin, passons...).


Et l’entretien a lieu : blabla blabla inaptitude blabla blabla reclassement blabla blabla refus du reclassement blabla blabla licenciement.


J’opine de temps à autre, histoire de montrer que je suis, et je jette furtivement un œil sur le bloc-notes de Y., pour parfaire l’ambiance pourrie. Et encore, je suis zen : j’avais prévu de regarder ma montre toutes les dix secondes, mais à la dernière minute, j’ai abandonné l’idée : je ne voulais pas me mettre la pression (ça fait déjà dix secondes ou j’attends encore ?).


On en arrive au délai de réflexion qui suivra l’entretien.

– Donc, vous avez deux jours pour réfléchir ?, je questionne (je le sais très bien, je veux juste être sûre qu’elle le sait aussi et tâter le terrain : a-t-elle l’intention de laisser traîner les choses encore longtemps ?)

– Oui, je ne vois pas très bien à quoi je pourrais réfléchir, dans la mesure où je n’ai pas vraiment le choix, dit-elle avec un petit sourire finaud.

– Je verbalisais juste ce que vous venez de dire. C’est vrai que ça serait pas mal que tout cela trouve une issue, ça n’a déjà que trop duré.

– Si les choses ont traîné, ce n’est pas de ma faute, mais de la vôtre. Moi, j’ai tout fait pour que ça aille vite. Je vous ai fait une proposition de reclassement, vous m’avez renvoyé un courrier pour demander des précisions.

– Mettez-vous à ma place : que feriez-vous si on vous proposait un travail à l’autre bout de la France, dans une ville beaucoup plus chère, sans indiquer votre salaire et qu’on vous demandait de vous décider en quatre jours ?

– Oui, bon, elle a fait, genre si on s’arrête à des détails comme ça, aussi...

Elle a ensuite évoqué le conseil d’administration pour justifier le délai de sa réponse, en me regardant de tous ses yeux pour s’assurer que je comprenais bien la haute et significative importance de ces mots.

C’est rien de dire à quel point je m’en bats l’œil, de son conseil d’administration, mais je me suis retenue de lui sortir un truc bateau genre « chacun ses priorités ».

Un truc marrant, aussi, c’est le passage où elle a fait le lien entre mon licenciement et mon inaptitude. Elle avait un peu potassé le truc, alors elle se l’est joué pro : « Oui alors, il n’y aura pas de seconde visite, puisque l’inaptitude a été déclarée en une seule visite. »

– Oui, j’ai confirmé, comme c’est le cas lorsqu’il y a danger grave et imminent.  (Je l’ai répété au moins deux fois, que Y. imprime bien pour que nul n’en ignore.)


Si c’était pour me faire regretter d’être allée un peu vite en besogne, c’est tout vu ! C’est un des éléments qui risquent de leur poser un vrai problème, alors je ne vais pas regretter qu’on n’ait pas pris le temps de rediscuter des différents aspects de ma soi-disant fragilité psychologique, des fois que j’aurais pu sauver mon merveilleux travail avec mes merveilleux collègues.

– Bon, on s’est tout dit, elle a fait et c’était vrai.

– Pour le reste, je revois mon avocat demain et je crois qu’il entrera très vite en contact avec vous, j’ai indiqué.

– Je lui donnerai les coordonnées de mon avocat, elle a rétorqué, avec ce petit sourire malin qui donnait envie de lui donner un coup de pied dans le tibia, mais j’ai juste ramassé mes petites affaires et voilà.


Elle m’a raccompagnée avec Y. jusqu’à la sortie en bataillant sur le fait qu’elle devait signer ou non le compte rendu (je verrai ça demain avec mon avocate).


Bref, un vrai festival de foutage de gueule, mais comme je n’attendais rien d’autre, je n’ai pas été déçue.


Ça a duré cinq minutes à peu près et ça n’en valait guère plus.

Prochain épisode (le plus rapidement possible et pas sur la tête, merci d’avance !) : ma lettre de licenciement !

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