Lundi 14 mai 2007

Le monde est tout petit...

J’ai croisé hier en ville deux anciens collègues, toujours en poste, et nous avons un peu discuté.

Ils ont tous les deux été emmerdés, entre autres par une petite chefaillonne qui croit qu’elle a décroché la lune et ne se sent plus d’être elle, protégée par les hautes instances de la boîte. Mais elle s’est fait renvoyer dans ses cordes et ça fait plaisir à entendre.

Ils m’ont dit que j’avais raison de porter l’affaire devant les prud’hommes, parce que cela fait trop longtemps que ça dure, le grand n’importe quoi, dans cette boîte de fous.

Ils sont très gentils tous les deux et ça m’a fait du bien de voir que finalement, je n’étais pas la seule à trouver que le fonctionnement de cette société est totalement barjot.

Lorsque j’étais épuisée, avant mon premier arrêt maladie, l’un d’eux me ramenait en voiture.

J’étais totalement épuisée, vidée, et je revenais travailler le lendemain, me faire presser un peu plus le citron.

Finalement, c’est lors de la visite médicale de contrôle que le médecin a constaté que j’avais une tension abracabrantesque et m’a conseillé de m’arrêter.

Mon ex-chef, la sale conne, m’avait aussi gentiment avertie que j’étais bien moins productive, qu’il valait mieux que je m’arrête. Le piège classique, m’a ensuite indiqué le médecin du travail, parce que du coup, elle a pensé que c’était elle qui déciderait du moment où je reviendrais bosser...

En fait, j’ai attendu trop longtemps pour faire ce break. Lorsque je me suis arrêtée, je pensais en avoir pour quinze jours, mais il m’a fallu deux mois et demi pour vraiment récupérer.

Les premiers temps, je dormais tout le temps, j’avais l’impression de sombrer dans un énorme tunnel et je me réveillais pour me rendormir.

Ensuite, petit à petit, j’ai réussi à recharger les accus, mais j’ai aussi fait des crises de panique, dont une si spectaculaire que j’ai appelé un médecin en urgence, pensant que j’étais en train de faire un arrêt cardiaque : je ne pouvais plus respirer, j’avais le cœur pris comme dans un étau. J’ai vraiment cru que j’allais y passer...

Alors, quand je suis retournée travailler et que tous ces sales cons m’ont bien fait sentir que j’étais une grosse feignante qui avait bénéficié d’un arrêt de complaisance pour flemmarder, ça m’a un peu dégoûtée.

Mais c’est la grande mode dans cette boîte où tout le monde surveille tout le monde pour se mettre dans les petits papiers de la direction...

Un autre truc très révélateur : la cantine est organisée comme une cantine d’école : il y a la table des cadres (les profs, si vous voulez) et celles des employés et c’est à qui, parmi ces derniers, fera le plus assaut d’intelligence et de remarques pertinentes le plus fort possible pour se faire bien voir, qu’on le remarque, pour devenir le chouchou.

Comique, non ?