Vendredi 8 septembre 2006
Retour dans la
fosse aux lions et pas très envie de leur servir de bifteck !
Pfou ! Je me
demande si je ne vais pas finir pas muter agrafeuse ou ôte-agrafe: même
si on se fait un peu manipuler un peu n’importe comment des fois, c’est une des
positions les moins inconfortables de la vie de bureau...
Parce qu’employée
de retour de congé maladie, je vous le dis, c’est pas le beau rôle !
Entre ceux qui
penchent la tête sur l’épaule et vous regardent comme si vous veniez d’enterrer
père, mère, enfant, chat, voiture, tour Eiffel (en creusant la tombe avec vos
doigts gourds), ceux qui vous laminent la tronche (les Iznogoud, ceux qui ont
pris le départ pour la grande course des rats et ont les mâchoires qui claquent
toute la journée dans l’espoir de bâfrer un peu de chair tendre) et ceux qui ne
vous adressent pas la parole parce que vous êtes soudainement devenue
radioactive et qu’ils préfèrent ne pas avoir à prendre parti, oui, vraiment,
agrafeuse... ôte-agrafes... ou bien simple plante en pot.
Encore que...
Dans les bureaux où
règne ce type d’ambiance propice au travail intelligent et collaboratif, les
plantes dépérissent, vous avez remarqué ?
Intéressant. Il
semblerait que nous détenions en France le record des symptômes nerveux associés
à la vie de bureau.
Bah ouais, on a des
chefs minab’, des façons de fonctionner qui datent de la Préhistoire (et
encore, je suis sûre que pour s’en sortir, les hommes des cavernes avaient
compris qu’il fallait qu’ils travaillent ensemble et non pas les uns contre les
autres), des outils obsolètes, une hiérarchie tellement pesante qu’elle ne
fait que ça, peser, et des collègues tellement bouchés à l’émeri de la connerie
ordinaire qu’on passe pour une extraterrestre dès qu’on énonce des évidences
comme :
« Travailler c’est
bien, vivre c’est mieux. »
« Le travail
oui, l’esclavage non. »
« Et sinon,
aller prendre un café avec toi alors que tu es tellement stressé(e) que tu ne t’en
rends même plus compte et que tu casses un câble dès qu’une mouche pète, non
merci. »
« Sympa et
collaboratif ne veut pas dire paillasson et bouc émissaire. »
« T’as déjà
pensé à consulter pour régler ce problème d’addiction au boulot, ça doit
masquer d’énormes failles, non ? D’ailleurs, je me demande si tu n’es pas une
énorme faille tout court. »
Bref, de la joie,
de la bonne humeur.
Je dois dire que
lors de ma longue « carrière professionnelle », j’ai déjà été
confrontée à toutes sortes de pas frais, je ne sais pas, il y a quelque chose
en moi qui les déboîte. J’ai fini par comprendre que lorsqu’on est sain et
normal, qu’on fonctionne gentiment sans férocité, on dérange les névrotiques
pour qui la vie est un perpétuel combat.
Doivent fonctionner
uniquement avec leur cerveau reptilien, je sais pas, moi, doit y avoir une
explication.
Et j’en suis
arrivée à me dire que je ne suis pas le problème. C’est énorme, comme pas en
avant dans ma conscience, parce qu’avant, je me remettais tellement en question
que j’avais fini par devenir un énorme point d’interrogation sur pattes, merci
bien ! Juste le monde du travail favorise les comportements de killers (enfin, en même temps, tu les mets face à de vrais killers et ils partent en courant...) et de petits
bras.
J’y retourne tout à
l’heure, ça va être le sketch encore. Ma collègue fait la gentille (elle m’a
balancée grave, tire la couverture à elle et m’a utilisée mais il semblerait qu’il
faille que je lui dise merci) et moi je fais la faux-jeton (on apprend avec le
temps qu’il faut composer avec les bas du plafond, sinon on finit sur le
pilori), tout le monde attend plus ou moins de me voir monter sur l’échafaud...
En même temps, j’ai
juste été malade de stress et de surmenage, trop bossé et assuré depuis un an
et demi comme une tarée... Bon, je me dis que maintenant, je vais la jouer
perso et lâcher un peu la pédale d’accélérateur (je ne sais pas vous, mais moi,
j’ai tendance à trop en faire, c’est un gène de merde, ça).
Je ne suis pas
foncièrement méchante, mais il faut que je me défende – je rigole mais il s’agit
tout de même de ce qu’on a fini par désigner sous le terme générique de
« harcèlement moral » – et quand je me défends, c’est vrai que je
suis devenue assez féroce avec l’âge.
C’est pas que je me
méfie du genre humain en général, y’a juste des prototypes ratés en circulation
qui font perdre beaucoup de temps et sont dangereux à fréquenter.
Normalement, vous
faites tout pour les éviter, mais là, c’est le boulot, vous avez besoin de gagner
votre croûte et vous devez faire avec... sans en prendre trop dans la tronche.
MASH, à côté, c’est
du fun !
Je rigole, bien sûr !
C’est marrant, je
croyais que j’allais être hyper énervée, je suis juste un peu pétée de rire, un
peu triste et surtout déterminée (vieillir, ça a du bon, je vous le dis).
Si vous avez des blagues
bêtes, laissez-les-moi en commentaire, merci !
Là, je fais trop la
manche, mais merde, quoi, des blagues bêtes, tout le monde en connaît – sauf
moi, je n’arrive jamais à retenir les chutes des blagues, c’est malin...
PS : y’a quand
même des gens gentils et normaux, pas exagérer, dans cette boîte de oufs, ça
permet de faire le tri, en même temps.