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Le travail, c'est la santé !
Le travail, c'est la santé !
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12 octobre 2009

Samedi 10 février 2007


J’ai beaucoup discuté de ce qui m’arrivait autour de moi et un copain qui travaille dans le social m’a indiqué que l’on pouvait faire appel aux associations d’aide aux victimes pour obtenir des conseils juridiques.

Cela m’a aidée à faire le tri une fois que j’ai pris la décision de ne plus retourner chaque jour la peur au ventre me faire pourrir la vie.

L’avocate bénévole que j’ai rencontrée m’a indiqué les solutions possibles et m’a surtout rappelé le texte du code qui stipule que le harcèlement moral est passible d’un an de prison et d’une amende.

Du coup, on n’est plus dans un problème personnel qu’on a du mal à gérer, mais dans une agression réprimée par la loi et que d’autres ont subie. Ça m’a aidée à prendre du recul et à replacer ce que je vivais dans un contexte plus large.

Je me posais plein de questions sur mes réactions (« Je deviens parano ou quoi ? » « Je suis incapable de gérer ce problème, je n’arrive pas à m’en sortir, je suis vraiment trop nulle », etc.).

J’ai fini par comprendre avec l’aide des médecins que j’ai rencontrés et de cette avocate que cela faisait partie de la tentative de déstabilisation et de destruction mise en œuvre par la personne qui me harcelait.

C’est d’autant plus compliqué à gérer lorsque tout un service se rend complice de ces agissements et vous renvoie une image très dégradée de vous-même et que chaque tentative de sortir la tête de l’eau en remettant les gens à leur place ne fait qu’aggraver votre cas...

J’avais fini par ne plus me faire confiance du tout, par vivre dans une angoisse terrible, attendant la prochaine agression frontale ou sournoise, sur le qui-vive en permanence...

Bref, des conditions idéales pour accomplir sereinement son boulot ! 

[Même jour un peu plus tard]

Au début, je faisais le dos rond en espérant que les choses se calmeraient et que mes gentils collègues rentreraient les crocs. Il régnait une ambiance très lourde. Quand l’enclume a commencé à me peser trop lourd sur les épaules, j’ai essayé de discuter avec mes collègues. Certains m’ont répondu qu’ils ne souhaitaient pas s’en mêler, d’autres qu’il fallait que je serre les dents (reconnaissant implicitement qu’il se passait bien quelque chose mais sans jamais l’admettre franchement, reconnaissant le caractère difficile de ma principale harceleuse tout en minimisant la portée de ses actes).

Sans compter ceux que la situation excitait et chez lesquels elle réveillait des instincts plutôt sadiques...

On m’avait ainsi confié un travail largement en dessous de mes compétences sous les ordres d’un type moins diplômé que moi et je crois qu’il trouvait une revanche dans le fait de me contredire systématiquement dans ce que j’avançais, de me faire remplir ses enveloppes et de me grouilloter... Cela faisait beaucoup rire mes collègues les plus acharnées après moi, que j’ai surprises un jour en train de ricaner sur mon travail en compagnie de ce charmant monsieur... Je lui ai demandé s’il y avait un problème avec mon travail. Il m’a répondu que non, pas très à l’aise dans ses godasses, mais ça n’a pas non plus modifié globalement son comportement.

Je me disais : « Tiens le coup, fais bien ton boulot et tout va finir par rentrer dans l’ordre. »

Une de mes collègues m’a par deux fois mise plus bas que terre devant le service et j’ai été obligée de lui rappeler entre quatre yeux les règles élémentaires de courtoisie.

En fait, dès que je réagissais, on me renvoyait l’image de quelqu’un d’agressif et je ne m’en sortais pas.

Sans compter les attaques plus sournoises contre lesquelles il est impossible de se défendre sans passer pour une folle...

Bref, je tenais plus ou moins le coup, entre crises de larmes et malaise de plus en plus profond.

J’ai alerté la DP (qui a très bien compris de quoi je parlais), vu la DG, mon chef de service et entendu de la part de la hiérarchie les mêmes propos lénifiants.

À chaque fois, je repartais de plus belle en m’exhortant au courage. Mais tous les soirs, je craquais chez moi et certains midis, je me cachais pour pleurer dans les toilettes.

Petit à petit, à force de parler de ce qui m’arrivait, les langues se sont déliées, les gens admettant de plus en plus franchement qu’il se passait quelque chose d’anormal mais toujours avec ce même conseil : « Serre les dents et ne parle pas. »

J’ai fini par en parler à une cadre du service qui avait elle aussi été harcelée par la même personne. Mais comme le chef de service ne voulait pas entendre parler de mes difficultés, la situation n’évoluait pas, bien que le fait d’avoir enfin pu en parler à cœur ouvert avec quelqu’un m’ait fait du bien, même s’il était déjà trop tard pour rétablir la situation.

Enfin, un soir de plus j’ai craqué dans le bus en rentrant chez moi, et j’ai décidé qu’il était temps de mettre un terme à cette situation.

En tapant « Harcèlement moral » sur un moteur de recherche, j’ai trouvé des informations et des témoignages qui m’ont aidée à conforter ma décision.

Voilà, j’espère que ce témoignage aidera ceux qui traversent les mêmes difficultés et je vous souhaite à tous et toutes bon courage !

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