Lundi 12 février 2007
Vie
psychique vs vie réelle, on n’est pas couchés...
J’hésite encore à
éclater de rire.
Je sors de chez la
psychiatre (vous avez remarqué, je ne dis pas « ma » psychiatre).
En effet, cette
histoire de malmenage et de harcèlement avait commencé à m’attaquer sérieux au
niveau psychique, sans compter que je cassais les pieds à tout le monde à
raconter tout le temps la même chose, plus quelques envies de m’envoyer
par-dessus le bastingage et un genre de grand ras-le-bol de tout...
Bref...
Le médecin du
travail a demandé que mon médecin traitant et le psychiatre (que je ne vois que
depuis deux semaines) lui fassent parvenir des comptes rendus sur mon état de
santé, suite à notre rendez-vous pendant lequel je lui ai exprimé mes doutes et
mes craintes et tout ce qui s’ensuit sur mon travail qui est en train de me
mener à ma ruine psychologique.
Donc, aujourd’hui,
j’ai demandé à la psychiatre de faire ce compte rendu (c’est vrai que je ne la
vois que depuis deux semaines, en même temps). Et là, elle a commencé à me dire
qu’elle ne pouvait pas, que dans le cadre d’une psychothérapie, ça risquait d’interférer
avec ma vie psychique, qu’un certificat, c’était un truc de la vie réelle, tout
ça...
Je lui ai donc
expliqué que, pour le moment, ma vie psychique avait surtout besoin qu’on lui
permette de s’échapper de ce boulot de fou avec plein de gros morceaux de fous
dedans, que là, tout de suite, je n’avais pas vraiment envie de faire une
psychothérapie, mais plutôt besoin de régler un problème réel de ma vie réelle.
En même temps, je
la comprends un peu, la psychiatre, elle me connaît à peine et je lui demande
un certificat de la vie réelle, elle doit se demander si je ne lui monte pas un
bateau. Elle doit même trouver que j’abuse un peu. En même temps, l’excuse de
ma vie psychique qui interfère avec la vie réelle, je la trouve assez
grandiose, et, pour tout dire, fumante.
Comme si nos vies
psychiques se promenaient dans les limbes, loin de la vie réelle...
Y’a des jours, on
se demande...
Enfin, je lui ai
dit que, peut-être, je ne voulais pas faire de psychothérapie parce que j’avais
un gros blocage, que c’était sûr que des tas de trucs fumants étaient à deux
doigts d’émerger de mon inconscient. Je lui ai promis que si ça se produisait,
je rappliquerais direct chez elle pour qu’on en cause.
Et là, j’aimerais
franchement éclater de rire, mais je sais pas, ça me laisse un petit goût amer,
je ne sais pas trop pourquoi...